Publié le 27 mars 2017
Écrit par Carmen Marois
La vitalité et le dynamisme de la revue sont pour moi une source d’inspiration. Ils m’amènent à m’interroger : comment peut-on, à l’instar du magazine, vivre vieux et rester jeune ? N’est-ce pas là le nouveau défi auquel font face nos sociétés, à une époque où les centenaires sont de plus en plus nombreux et où les soins de santé constituent un fardeau social de plus en plus lourd ?
Il faut se rappeler que le concept de « vieux » date de l’après-guerre. Il s’est essentiellement développé dans le contexte nord-américain d’économie de marché où rester jeune est devenu la nouvelle religion : le jeunisme. Être jeune ou disparaître, voilà la loi imposée par ce nouveau culte. À titre d’exemple, rappelons qu’il se vend dans le monde chaque seconde plus de 5000 $ de produits de beauté et de cosmétiques. À l’échelle mondiale, cela représente environ 165 millions de dollars par année.
MAIS DEMEURER JEUNE, EST-CE SEULEMENT UNE QUESTION D’APPARENCE PHYSIQUE ?
Aujourd’hui, on retrouve en Russie, au Japon, en Italie et même au Costa Rica des sociétés où les centenaires sont légion. Plusieurs d’entre eux continuent de travailler aux champs ou en mer, comme ils l’ont toujours fait. Dans ces petites communautés, les aînés sont placés au centre de la vie sociale. Ils ne sont pas perçus comme des vieux, mais comme des citoyens à part entière. Loin d’être exclus, ils participent toujours activement à la vie quotidienne de leur famille et de leur village.
ET SI DEVENIR VIEUX ÉTAIT UNE QUESTION D’ATTITUDE ET DE MODE DE VIE ?
Le philosophe Michel Serres rappelait avec humour que depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, nous avons gagné environ trois heures de vie par jour. Parallèlement, au même moment, nous perdons ces mêmes trois heures de vie par jour devant la télé !
Mon père a vécu seul jusqu’à 95 ans. Après quelques années passées dans une résidence pour personnes âgées, il a décrété qu’il devait en partir. Pourtant plus âgé que la moyenne, il se voyait entouré de vieux et cela le déprimait. Malgré son âge avancé, il ne se percevait pas vieux. Il aimait sortir, faire de l’exercice au quotidien : marche, ski de fond, patin. Il aimait aussi danser, apprendre l’espagnol, faire des ceintures fléchées, des gâteaux et des tartes à la citrouille, du vin de pissenlit, etc. Il mangeait peu, ne fumait pas et ne prenait qu’occasionnellement un verre de cognac ou de sherry « prescrits par le médecin, car c’est bon pour le cœur ». Il affectionnait la compagnie des gens de la génération précédant la sienne. Quand on lui a demandé ce qu’il souhaitait pour son 89e anniversaire, il a répondu : une paire de patins neufs.
Ce vieil homme a été mon seul modèle de personne âgée. Pas étonnant que pour moi, vivre vieux et rester jeune, c’est avant tout demeurer actif. Prendre soin de sa santé doit s’inscrire dans le quotidien. La revue Vitalité Québec nous fournit, depuis plus de 20 ans maintenant, des pistes à explorer : alimentation bio, approches de santé naturelles : acupuncture, activité physique, aromathérapie, herboristerie, naturopathie, ostéopathie, santé dentaire globale, yoga, etc.
Toutes ces avenues nous indiquent des chemins à découvrir et à emprunter pour conserver une santé optimale. Ainsi pourrons-nous continuer à vivre activement. Grâce à l’expérience acquise, les aînés ont beaucoup à apporter aux jeunes générations. Certes, la force physique décline avec les années, mais l’esprit d’entreprise, l’envie de créer et de réussir, la détermination à parvenir à ses buts, demeurent. La conscience est la clé d’une longévité heureuse, dynamique et créative.
Alors oui, dans ces conditions, nous pouvons vieillir et rester jeunes.