Vos malaises sont-ils normaux ?

Publié le 16 février 2023
Écrit par Michel Venne, B. Sc., D.O., coach ICF

Vos malaises sont-ils normaux ?
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Aujourd’hui, nous sommes bombardés d’informations de toutes parts. De plus, chacun se dit expert, et pourtant, des données qui semblent contradictoires émergent d’experts dans des domaines similaires. Qui croire ? L’accès à une quantité presque illimitée de données et de statistiques souvent difficiles à vérifier, parfois complexes à comprendre ou à interpréter vient compliquer ce tableau !

 

À travers les décennies, j’ai dû apprendre, expérimenter et désapprendre nombre de théories ou de croyances qui prennent la forme de pseudovérités ou de faits pour beaucoup trop de gens. Je me dois de tenter de corriger le tir ou, à tout le moins, d’offrir une perspective différente dans le but précis de permettre au plus grand nombre de se sortir de leurs inconforts…, s’ils le désirent !

 

Je vois au quotidien des gens qui souffrent ou sont incommodés par des malaises divers. Tous les systèmes peuvent être atteints avec plusieurs symptômes associés. On me consulte pour des maux de tête ; des problèmes de digestion, de sommeil, de reflux gastriques ; des douleurs musculosquelettiques, des troubles reliés aux menstruations, de l’eczéma, de la constipation, de la fatigue chronique : bref, une multitude de symptômes pour lesquels ma clientèle a souvent consulté divers thérapeutes ou médecins spécialistes. Souvent, les résultats sont mitigés et les réponses frustrantes !

Ça vous dit quelque chose, les traditionnels « C’est normal que vous ayez mal, vous travaillez assis toute la journée », « C’est normal d’avoir mal au ventre lors de ses règles », « C’est normal d’avoir mal à la tête, puisque vos parents en souffrent aussi », « C’est normal d’avoir des douleurs, car vous n’avez plus 20 ans ». « C’est normal…, c’est normal… »

 

Eh bien non, ce n’est pas normal. C’est loin de l’être, mais c’est tellement banalisé que la façon de le décrire est de le qualifier de normal.

 

Ce n’est pas normal, c’est fréquent !

Tellement fréquent que l’on considère cela comme normal et que l’on oublie de se poser les bonnes questions. Plus dangereux encore est le fait que lorsque l’on pose les bonnes questions, le professionnel se sent souvent attaqué et ne sait pas quoi répondre.

Je me sens dans l’obligation de donner une autre perspective à ma clientèle. La santé, c’est la normalité ! L’absence de symptômes n’est pas non plus la santé, selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé.

 

J’ai commencé ma carrière en santé comme physiothérapeute, et très rapidement, j’ai vu les limites de la réflexion et de l’approche ; j’ai ensuite fait ma formation d’ostéopathe pour aller plus loin. Bon choix, mais incomplet encore une fois. J’ai entre-temps été mis en contact avec l’acupuncture, la nutrition, la massothérapie, la psychothérapie, la kinésiologie, la méditation, la chiropratique, le coaching ainsi que plusieurs autres approches. Chacune de ses approches avait un succès avec plusieurs conditions. Jamais à 100 %, mais jamais inutiles.

À force de côtoyer les différents thérapeutes et médecins, j’ai compris que chacun avait des pistes de solution. Il me fallait maintenant mettre ces différents individus ensemble autour d’un but commun, le mieux-être des clients et de la population. J’ai donc mis sur pied un centre de soin collaboratif qui tente de mettre en commun l’expertise de chacun. Pas une tâche facile, puisque plusieurs ordres professionnels tentent de mettre autant d’obstacles que possible sur ce chemin. Il faut également nous battre pour faire comprendre que « fréquent » ne doit pas être confondu avec « normal » dans une population mal informée !

Se pencher pour ramasser un truc par terre et se bloquer le dos, ce n’est pas normal, et si ça se produit, non seulement il faut se faire soigner, mais il faut se poser les bonnes questions. Pourquoi suis-je resté coincé cette fois-ci alors que je me suis penché toute ma vie ? Fatigue, hasard, hérédité, usure… Vraiment ? Je vous le redis, le corps est fait pour bien fonctionner.

 

Un exemple concret

Un de mes clients, alors âgé de 72 ans, a fait une chute en ski de fond et avait toujours des douleurs deux semaines plus tard. Il a consulté son médecin, qui lui a fait prendre des radiographies et lui a dit qu’il faisait de l’arthrose et que celle-ci était la source de ses douleurs. Mon client, pas stupide du tout, lui a demandé : « Est-ce que l’arthrose se développe en deux semaines ? » Le médecin lui a évidemment répondu non ! Mon client a ensuite enchaîné : « Dans ce cas, pourquoi n’avais-je pas de douleur avant ma chute alors que l’arthrose était déjà installée ? » Je vous épargne la réponse du médecin.

Dans cet exemple, le médecin représente aussi tous les thérapeutes (ostéopathes, acupuncteurs, spécialistes, etc.) avec parfois cette vision limitée des symptômes pour lesquels consultent les clients.

 

Deux des facteurs importants mais négligés dans l’apparition des inconforts sont l’alimentation et l’état mental ou émotif. Hippocrate, ce vieux barbu, savait de quoi il parlait, lorsqu’il mentionnait : « Que ton aliment soit ta seule médecine. » C’est fou comme on associe la goutte avec l’alcool, l’obésité au manque d’exercice et à une mauvaise alimentation, les maladies cardiovasculaires, le diabète, le cholestérol et l’hypertension à l’alimentation également mais que l’on nie les impacts de cette même alimentation sur la santé globale.

La médecine fonctionnelle est très à la mode chez nos voisins du sud et à plusieurs autres endroits dans le monde, et elle met l’accent non seulement sur l’alimentation, mais aussi sur l’ensemble des habitudes de vie. Pourquoi tarde-t-on autant à l’adopter chez nous ?

 

En ce qui concerne les émotions, une chercheuse a gagné le prix Nobel en démontrant l’impact des émotions négatives sur l’expression du génome humain (épigénétique). Eh oui, ce n’est pas seulement ésotérique, c’est scientifique et prouvé ! Je n’irai pas plus loin dans cette voie, mais je tiens simplement à souligner que plusieurs facteurs influencent votre santé ou l’expression de celle-ci. Le hasard y est rarement pour quoi que ce soit, malgré ce qu’en disent ceux qui s’occupent de vous.

 

Si vos inconforts fluctuent d’une journée à l’autre ou d’une semaine à l’autre, il y a fort à parier que ce ne sont ni l’âge, ni votre génétique, ni votre arthrose qui sont en cause. Probablement votre alimentation ou certaines mauvaises habitudes. Mais voilà, votre médecin n’y croit peut-être pas, et plusieurs personnes préféreront de toute façon garder leurs habitudes plutôt que de changer ce qui leur fait tant plaisir et leur donne du réconfort, comme certains aliments !

 

Combien de symptômes avez-vous acceptés ou banalisés parce qu’on vous a dit que c’était normal ? Qu’allez-vous choisir ? Quelle réalité vous convient le plus, celle de vos inconforts ou celle de la santé ? Sachez au moins que pour ceux qui cherchent, il y a d’autres avenues !

 

En terminant, j’ai le goût de vous suggérer de trouver des professionnels de la santé qui vous donnent des explications, et non des excuses. Des individus qui vous accompagneront pour trouver la source du problème, et non pas seulement atténuer vos symptômes dans le but d’éliminer vos inconforts. Quand vous les aurez trouvés, gardez-les. Ils devraient devenir membres de votre équipe de soins.